N’ayez pas peur, il faut y croireLe premier match de cet Euro, contre le poids-lourd polonais, s’est soldé par une défaite. Y’a-t-il péril en la demeure France pour autant ? Pas vraiment. Car malgré la défaite, je reste persuadé que mes choix étaient, au moins en partie, bons. Explications.Nous nous attaquions à une Pologne aux salaires nettement supérieurs aux nôtres. Offensivement, nous devions donc parier sur des grosses défenses primaires, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur. Étant donnée notre infériorité globale en primaires, du fait notamment de la blessure et de la méforme de nos deux meilleurs joueurs, l’idée était de viser leurs défenses secondaires : la défense intérieure de leurs extérieurs, ou la défense extérieure de leurs intérieurs.Notre groupe et notre calendrier sont organisés de telle façon qu’il fallait garder des forces pour notre deuxième match, et donc ne pas entamer l’enthousiasme de l’équipe. Comment donc tenter de battre cette équipe supérieure en début de saison grâce à ses nombreux bourrins gavés de primaires ? En utilisant LA stratégie qui permet de mettre en avant les match-ups favorables : le patient avec un extérieur décalé sur un poste intérieur. Et étant données les formes, cet extérieur ne pouvait être que Rodrigues. Oui mais voilà, le père Rodrigues a la fâcheuse habitude de commettre des fautes par demi-douzaine, ce qui, au basket, est handicapant. Par ailleurs, il y avait toujours le risque qu’il tombe sur LE joueur intérieur avec de la défense extérieure. Il fallait donc prévoir un plan B en cas d’avalanche de fautes. Ce plan B a donc été le positionnement d’un deuxième extérieur à l’intérieur.Une fois ce choix offensif fait, le choix défensif n’en était plus un : il fallait absolument faire une zone 3-2 pour que nos trois extérieurs de formation de subissent pas la loi d’un intérieur polonais repositionné au poste 3. Mais pourtant, outre cette obligation de défendre en 3-2, il était évident que nos adversaires attaqueraient à l’intérieur, une PAM intérieure coulait de source. Mais voilà, fallait-il se limiter à une PAM intérieure ou jouer le coup à fond en tentant la prédiction de rythme ? C’est ce deuxième choix qui a été fait.Au final, quel est le résultat ? À 4-5 minutes de la fin, l’écart était de 10 points. Nous perdons la bataille au rebond, mais pas tellement plus que si nous avions aligné un 5 classique (51-40). Nos intérieurs décalés à l’extérieur pour les besoins du patient n’ont pas perdu beaucoup de ballons (8 en tout pour l’équipe). Le problème majeur aura donc été au niveau des fautes, 6 pour notre intérieur décalé au poste 3Est-ce que nous aurions pu l’emporter avec un niveau d’engagement supplémentaire ou en limitant la PAM à l’orientation et pas au rythme ? Nous ne le saurons jamais, mais c’est possible. Toujours est-il qu’aujourd’hui, nous n’avons pas gaspillé notre enthousiasme, nous n’avons pas non plus dévoilé nos forces ni nos faiblesses à nos adversaires. Et si ces adversaires sont attentifs, ils verront que nous ne sommes pas passé si loin de surprendre une équipe aux joueurs nettement meilleurs sur ce début de saison et qui jouait à attitude supérieure.Voilà pourquoi je pense que ces choix étaient les bons. Et quand le demi-finaliste des derniers BBB dit qu’ils étaient cohérents (261526.10) , cela me conforte dans mon idée.À la semaine prochaine pour notre deuxième match, contre la Lituanie cette fois. En attendant, n’ayez pas peur, il faut y croire !